vendredi 8 mai 2009

EXTRADITION NKUNDA : KIGALI SOUFFLE DU CHAUD ET DU FROID

Le feuilleton sur l’extradition du Général Nkunda, chef rebelle congolais du Congrès National pour le Développement du Peuple (CNDP), continue à déferler la chronique. Kigali n’est pas à court d’astuce, alors que Kinshasa ne fait qu’encaisser.

Dans l’article publie le 07/05/2009, RFI rendait la dernière évolution des négociations entre les deux gouvernements. Contrairement aux fermes promesses d’extradition vers Kinshasa où toute la population congolaise attend que l’ex chef rebelle du CNDP puisse répondre de ses actes devant les instances judiciaires, on va plutôt vers l’extradition pour un pays neutre. Kigali n’est pas à court d’idée, alors que Kinshasa gobe et encaisse. Dans l’affaire Nkunda, Kigali a mis le bouchée double : Après avoir pu faire intégrer, mieux infiltrer dans l’armée congolaises ses éléments prêtés à Nkunda, en guise de récompense aux services rendus, il prépare pour Nkunda une retraite dorée, sous couvert d’exil. Kigali conçoit et Kinshasa exécute. Pas plus que hier, le parlement congolais a envoyé à la présidence de la république la loi sur l’amnistie concernant les faits insurrectionnels et les faits de guerre dans les Nord et Sud Kivus, en vue de sa promulgation.

Kigali gagne aussi sur le plan diplomatique : le gouvernement rwandais vient de nommer comme ambassadeur en RDC, monsieur Amandin Rugira.

Comment peut-on interpréter une telle situation qui va à l’encontre du bon sens ? En Afrique, la tribu prime sur la nation. Nkunda étant un Tutsi, ses frères du Rwanda exerce une pression sur Kagamé pour qu’il ne sacrifie pas un frère de la même tribu que lui. Si une telle hypothèse se vérifiait, sans peut-être le savoir, le Rwanda vient d’affirmer aux yeux du monde qu’il n’existe pas des Tutsi congolais. Car la réaction devait venir d’abord venir des tutsi congolais. Poussant loin la réflexion, on peut se permettre de dire que Kigali est en trait de protéger un citoyen rwandais de la justice congolaise. Ceci vient confirmer la thèse selon la quelle, toutes les guerres de l’Est du Congo sont orchestrées par Kigali, avec leurs complices infiltrés dans toutes les structures de la RDC et ceux de la communauté internationale. Cette thèse vient d’être relancée par notre confrère Charles Onana dans son récent livre : Ces tueurs tutsi au coeur de la tragédie congolaise.

Affichés sur une couverture rouge, couleur du sang congolais qui amplifie le contenu sémantique, les trois personnages qui y figurent (Paul Kagamé, James Kabarebe et Laurent Nkunda), appartiennent tous à l’ethnie tutsi et sont reconnus comme des criminels, selon les investigations de l’auteur. Ces tueurs sont soutenus aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en France, en Belgique ainsi que par des multinationales et sont devenus les sous-traitants officiels d'une mondialisation sanguinaire en Afrique Noire. Charles Onana craint que les autres nations africaines ayant d’énormes réserves pétrolières, puissent être demain, victimes de la même méthode. Ainsi ce qui se passe aujourd’hui au Congo pourra s’étendre sur tout le continent africain.

Mais notre confrère fait remarquer qu’il faut bien différencier les extrémistes tutsi aux autres citoyens du Rwanda qui ne sont pas tous tueurs, mais sont instrumentalisés par les criminels précités et marginalisés également par le régime de Kigali.

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