dimanche 15 juillet 2007

QUI EST MON PROCHAIN?





Telle est la question à la quelle répond Jésus par la parabole du bon Samaritain qui est l’Evangile de ce XVIème Dimanche Ordinaire de l’année liturgique C : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho … ». Ce texte nous est tellement familier. Mon commentaire partira de la lecture des derniers événements qui ont alimenté la chronique de l’Eglise.



Les deux semaines qui viennent de s’achever étaient riches en information sur l'Église en provenance du Saint Siège. La première information était le « Motu proprio » du Pape sur la Messe en Latin et l'autre, le document de la Congrégation de la Doctrine de la Foi intitulé « Certains aspects de la doctrine sur l’Eglise » qui donne clarté et précision sur la l'Église afin de promouvoir le débat sur l'oecuménisme.
Ces deux documents ont comme but de promouvoir l'unité de l'Église en encourageant l'oecuménisme et le dialogue avec les autres religions. L'affirmation centrale de ces deux documents nous rappellent que l'Église voulue par Jésus-Christ « subsiste dans l'Église Catholique Romaine » qui manifeste clairement la succession apostolique et réalise la catholicité. Une telle affirmation ne peut que faire l'orgueil des catholiques que sommes par rapport à d’autres chrétiens.
Pourtant, les lectures de ce dimanche nous enseignent qu'il ne suffit pas de se proclamer membre de l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique pour être sauvé. Ce n’est pas l'appartenance matérielle et visible qui compte, Dieu nous demande une appartenance spirituelle au Corps Mystique de Christ.
Les différentes charges que nous assumons au sein de l’Eglise ne garantissent pas cette appartenance spirituelle. L’Evangile du jour en témoigne. Les deux personnes qui sont passées outre étaient des hauts dignitaires du judaïsme : Un prêtre et un Lévite. Cette appartenance est dévoilée par nos attitudes ou dispositions vis-à-vis de chaque homme ou femme, membre ou non de l'Église.
La parabole du bon Samaritain définit ces attitudes par des verbes d'action: voir, approcher, toucher, intervenir, prendre soin.
Nous avons tous la première attitude ou disposition: voir. Il y a lieu de souligner la différence qui existe entre voir et regarder. Regarder est passif, voir est actif. Tous les hommes regardent mais très peu voient. Selon l'Evangile, voir est le propre des chrétiens, des ceux qui ont reçu l'Esprit Saint : « Ils ont yeux pour regarder mais ne voient pas. Heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent! » (Matt 13, 15-16).
L'Esprit Saint que nous avons reçu au baptême doit nous pousser, en plus que la vue, à l'action. Mais pour agir il faut d’abord être ému de compassion, avoir cœur sensible. C'est la seconde attitude ou disposition. Emu par la misère et la souffrance, notre cœur nous pousse à nous approcher, afin d’intervenir et d’agir. Ce faisant, notre coeur s'unit au coeur miséricordieux de Jésus qui à la vue de la misère de la foule intervenait toujours: « Jésus voyant la foule qui était comme un troupeau sans berger, fut pris de compassion pour elle et guérit leurs malades » (Matt 14, 14). Dans Matt. 15, 32 nous pouvons lire ce qui suit : Jésus, ayant appelé ses disciples, dit: « Je suis ému de compassion pour cette foule; car voilà trois jours qu'ils sont près de moi, et ils n'ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur que les forces ne leur manquent en chemin ».
Dans son dernier livre, Jésus de Nazareth, commentant la parabole du bon Samaritain, le Pape Benoît XVI compare l'homme victime des brigands à l'Afrique; l'Europe et l'Amérique aux brigands qui l'ont dépouillé par l'esclavage, la colonisation et les guerres. Ces deux continents après leur forfait, jouent présentement le rôle du prêtre et du lévite, manifestant une indifférence sans précédent vis-à-vis du continent africain. Il y n'a jusqu’à présent aucun continent du monde jouant le rôle de bon Samaritain pour le pauvre Afrique, pourtant berceau de l’humanité.
Nous posons donc nous poser la question suivante et à la quelle chacun de nous tentera d’y répondre: de lequel il côté sommes-nous? Des ceux qui regardent et voient mais sans agir ou du côté du bon Samaritain qui en plus du regarde et de la vision agit?
Seigneur Jésus, le vrai Bon Samaritain ouvre nos yeux pour que nous puissions voir et notre coeur pour que nous puissions agir afin de ne pas rester indifférents à la vue de la misère et de la souffrance qui sont autour de nous.