dimanche 13 mai 2007

La France a perdu une occasion



Les élections du pays dont la révolution a inauguré notre époque, ont toujours été suivies avec beaucoup d’attention par le monde entier. Mais celles de 2007 ont été un peu plus spéciales : pour la première fois dans l’histoire du pays de Voltaire, une femme a pu franchir la barre due premier tour pour se retrouver parmi les deux candidats du deuxième tour : Ségolène Royal. Avec elle, la France s’apprêtait à rejoindre les pays de l’Union Européenne dirigés par une femme.

Tous les média, français et internationaux avaient plus focalisé leur attention sur la candidate socialiste Ségolène Royal que sur son adversaire de droite, Nicolas Sarkozy. Et toute la machine politique dela gauche française était mise à fond pour arracher une victoire écrasante au second tour. A en croire les media, plus rien ne pouvait empêcher Ségolène de rejoindre Angela Merkel.

Dans sa stratégie, la candidate socialiste a mis en avant plan sa féminité afin d’attirer vers elle les électeurs. Séduisante, charmante et envoûtante; elle avait tout ce qui pouvait attirer l’attention et la pitié sur elle. Cette stratégie qui misait plus l’apparat féminin l’a plus présentée comme une femme en politique que une politicienne femme comme son homologue allemande, Angela Merkel.

Dans sa stratégie, Royal avait confondu deux domaines : la politique et la publicité hollywoodienne. En politique il ne suffit pas de charmer, séduire et envoûter, mais aussi convaincre et persuader. Un débat politique n’est pas une tribune où l’on vient exposer ses sentiments et émotions, mais c'est le lieu où l’on doit sécuriser tout un peuple et lui démontrer, à l’instar du capitaine d’un navire, quoi qui surviendra, le chef sera toujours à son côté, se préoccupant du sort de chacun d’eux et tient la barre contre vents et marées. Calme et serein, comme un bon pasteur qui a entre ses mains le destin du troupeau, il le conduit vers le prês pâturage. Tout comme en rhétorique, il y a trois aspects importants pour une victoire politique : l’Ethos, le Pathos et le Logos.

L’erreur stratégique de la candidate favorite des français a été bien exploitée par son adversaire, qui évitant tout piège pouvant le ramener à son point faible - l’énervement et la colère - Nicolas Sarkozy s’est présenté comme un politicien serein et aguerri. Par contre, celle que les français considéraient comme une politicienne expérimentée a trop insisté sur son Pathos féminin sacrifiant ainsi le Logos et diminuant sont Ethos. Une telle attitude sera désavouée de tous en commençant par les françaises qui ne lui prêteront que 45% de voix.

Avec cette erreur stratégique, la France venait de perdre une occasion d’avoir pour la première fois de son histoire, une femme à l’Elysée.

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