dimanche 28 octobre 2007

LES TEMPLIERS, UN ORDRE FRANÇAIS DISSOUT PAR UN PAPE FRANÇAIS SOUS LA PRESSION D’UN ROI FRANÇAIS.


Rome, Jeudi 25 octobre 2007, coup de théâtre, une nouvelle publication lave les Templiers de toute accusation d’hérésie : le Vatican réhabilite l’Ordre. Ce qui longtemps fut appelé légende, redevient réalité.

L’histoire conte qu’en l’an 1119, neuf chevaliers français, dévots, religieux et craignant Dieu, se présentèrent au roi de Jérusalem Baudouin II. Ils lui révélèrent qu’ils avaient formé le dessein de s’établir en communauté et de protéger des larrons et des meurtriers les pèlerins ; et de garder les routes publiques. Comme l’emplacement de leur communauté était au lieu même de l’ancien Temple de Salomon, le nom leur fut donné de Chevaliers du Temple ou Templiers.

C’est ainsi que débuta la belle légende de l’Ordre religieux et militaire du Temple qui devait marquer toute la chrétienté de son empreinte et qui s’acheva sur le bûcher du 19 mars 1314 où le Roi Philippe le Bel fit brûler le dernier Grand Maître, Jaques de Molay.

Pour le Vatican, le motif principal de la publication des fac-similés des parchemins consiste à éclaircir les circonstances qui ont mené le pape Clément V à laver les Templiers du soupçon d’hérésie. Le pape avait certes suspendu l’Ordre, mais sans le dissoudre.

On sait que le procès s’est déroulé dans un climat de tensions politiques entre le pape et le roi de France, Philippe le Bel.

Engagé dans une dispendieuse guerre contre l’Angleterre, Philippe le Bel avait grandement besoin d’argent. A la fin des croisades où les chrétiens étaient contraints de quitter la terre sainte, les Templiers regagnèrent l’Europe, précisément la France d’où ils sont partis. Ils possédaient des richesses immenses, augmentées par les biens issus du travail de leurs commanderies (bétail, agriculture…). Mais en plus de cela, ils possédaient une puissance militaire équivalente à quinze mille hommes dont mille cinq cents chevaliers tous dévoués au Pape. Une telle force ne pouvait que se révéler gênante pour le pouvoir en place engagé à guerrier contre les anglais.

Pour s’emparer des biens des Templiers, le roi avait mis en œuvre une stratégie de discrédit qui aboutit à l’accusation d’hérésie. Recourant à la torture, le roi réussit à obtenir des confessions sur des rites initiatiques qui auraient été pratiqués dans l’Ordre.

Au Concile de Vienne qui se tint le 16 octobre 1311 au sein de la Cathédrale Saint-Maurice, Philippe le Bel fit pression sur le Pape et obtint, par la bulle Vox in excelso, l'abolition de l'ordre.

C’est Philippe le Bel qui fut le grand gagnant dans cette affaire. La chute de l'ordre lui permit de renflouer les caisses de l'Etat dont le déficit aurait alors été comblé après plusieurs années.

Quant à Clément V, ancien archevêque de Bordeaux, comme les italiens de l'époque avaient un fort ressentiment contre un pape français, il finit par s’installer à Avignon en 1309, inaugurant ainsi, sur une résidence qui se voulait temporaire, la lignée des papes d’Avignon jusqu’en 1403.

La fin de ces deux souverains français sera attribuée à ce que la légende désignera par la malédiction des Templiers :

« Lorsqu’il monte sur le bûcher, le grand maître des Templiers, Jacques de Molay, lance, le 19 mars 1314 : « Clément, juge inique et cruel bourreau, je t’ajourne à comparaître dans quarante jours, devant le tribunal du souverain juge ». Quarante jours plus tard, le pape Clément V meurt à Roquemaure (Gard), et le 29 novembre 1314, Philippe IV le Bel meurt à son tour ».

La fin tragique des Templiers a contribué à générer des légendes à leur sujet. Celles-ci vont des rumeurs au sujet de leur association avec le Saint-Graal, jusqu'aux interrogations à propos de leurs liens éventuels avec les francs-maçons. De plus, certains groupements ou sociétés secrètes, tels que le Prieuré de Sion, la Rose-Croix ou encore certaines sectes, telles que l'Ordre du Temple solaire ou l'Ordo Templi Orientis, se réclameront par la suite de l'ordre, affirmant leur filiation en s'appuyant sur une pseudo-survivance de l'ordre ou en usurpant l'habit templier et en reprenant certains rites.

Avec la réhabilitation des Templiers, c’est un autre travail qui s’ouvre devant nous. Il faudra dissocier l’Ordre de ces fausses filiations et rétablir la vérité historique de chacun des groupes.


Abbé Paul NZINGA

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